[… une interrogation sur les limites de l’objet-livre, limites de sa disparition en tant que livre/ la possibilité de concevoir l’objet en utilisant une multitude de matériaux d’où sa richesse plastique / un contenant qui ne peut se défaire de son contenu/ un contenu qui ne peut se saisir que dans le temps avec un début et une fin/ un objet dont la lecture passe par la peau/ un lieu de mémoire/ un échange entre une personne individuelle et une autre personne individuelle/ un travail incessant de recherche qui se matérialise d’un livre à l’autre… ]
Isa Bordat, septembre 2007

«…Isabelle Bordat si elle peut bien être dite l’auteur de ses livres, n’est pas écrivain, mais artiste : plasticienne, peintre, lithographe, dessinatrice, coloriste, et, pour autant que le livre a trois dimensions, sculpteur…C’est donc à de nouveaux modes de lecture que nous sommes invités, en même temps qu’à enrichir nos collections de nouveaux livres dont le genre, le format, la signification, n’entrent pas directement dans les classifications usuelles. C‘est aussi à un jeu aux frontières de ce qu’on nomme les arts plastiques, que ces livres, discrètement mais avec force, invitent. Le livre n’est-il pas un des lieux où la question de l’image, et du langage des formes, ou encore de la présence d’un objet plastique pur, peut être posée de façon elle aussi nouvelle ? Entre peinture et écriture, entre vision et lecture, entre l’intimité d’une création qui privilégie le petit nombre, et la vocation collective inscrite dans le folio, la reliure et la page, les livres d’Isabelle Bordat peuvent le laisser croire… »

François Lallier. Portrait : Les livres d’artiste d’Isabelle Bordat, paru dans la revue Bourgogne côté livre, octobre 2000.